
Moai kavakava ou moai papa, Iles de Pâques
Fondation Calvet, legs de Monsieur Raynolt 1922, 18e-19e siècle, inv.16.745 (musée du quai Branly 70.2000.4.1D)
La fonction de ces statuettes dans les rites reste obscure. En 1877, le collectionneur et ethnologue Alphonse Pinard remarquait que les Rapa Nui les considéraient comme des objets de très grande valeur. Selon Katherine Routledge, archéologue et anthropologue ayant initié les première fouilles de l'île, ces statuettes étaient portées durant les grandes cérémonies à Mataveri et à Koro (Routledge 1919:235-5). Elles étaient suspendus au cou grâce à une cordelette qui passait soit dans un trou situé au niveau de la nuque, soit autour du cou de la statuette. Le reste du temps, il semble que les moai étaient précieusement conservées dans une étoffe d'écorce battue.
Exceptionnellement exposée du 30 juillet 2018 au 1er janvier 2019 au Palais des Papes à Avignon, cette superbe sculpture en bois de Rapa Nui est désignée, selon le cartel, comme un "Moaï tangata". Cependant, les moai tangata ont un modelé très naturaliste. Il semble qu'il s'agisse plutôt d'un moai kavakava qui se distingue par des pommettes et des côtes saillantes se rejoignant sur l'appendice xyphoïde. Le revers n'est pas visible mais la colonne vertébrale est probablement très marquée. Les moai kavakava représenteraient des esprits, liés au mythe du héros Tuu-ko-ihu qui escalada le cratère d'un volcan et y découvrit deux esprits endormis : Hirirau et Nuku-te-mango.
Pour aller plus loin...
D'ALLEVA, Anne., Le monde océanien, Flammarion, 1998, p.101-102
CHAUVEN, Stephen., L'Île de Pâques et ses mystères, Paris, 1935